
BUS ET ABUS...
Les bus de ma ville se modernisent. Bonne idée. Les anciens "tickets" en carton sont remplacés par de superbes cartes magnétiques. Des panneaux apposés dans les abribus précisent aux clients (ou devrais-je dire "usagers" ?) qu'ils peuvent échanger leurs anciens tickets au bureau central de la société de bus.
M'y rendant muni de mes 3 anciens tickets à l'unité, je compte me les faire rembourser et m'en tenir là, n'étant plus intéressé d'utiliser ce transport en commun. Je les présente donc au guichet et demande leur remboursement. On me répond: "oui, vous nous devez donc 7 euros"...
Remis de ma surprise, je demande des explications.
"Vous comprenez, les cartes magnétiques sont l'équivalent d'un minimum de 10 tickets. Vous devez donc m'acheter l'équivalent de 7 tickets".
"Mais je ne veux rien acheter du tout, je veux que vous me les remboursiez !"
"Ah ce n'est pas possible..."
Vous qui pensez comme moi, vous pouvez arrêter. Nous sommes sûrement des rêveurs. Je n'en veux pour preuve que le fait que la Répression de Fraudes, alertée par mes soins sur cet abus manifeste, ne voit là rien que de très normal. Comme d'habitude, me direz-vous (voir les nombreux autres exemples de leur mansuétude dans ce blog). Mais de quelle vente forcée parlez-vous ?....
Autant s'en servir: de nouveaux petits bus ont fait leur apparition. On ne peut les faire stopper par le biais d'un bouton d'arrêt, celui-ci ne fonctionnant pas. En gros, il faut demander très fort au conducteur de d'arrêter. Cela me rappelle les Seychelles, avec le célèbre cri "'rrêt devant !" (accent créole optionnel). Malgré l'aspect exotique que cela revêtirait, je préfère me pencher vers le chauffeur pour lui signaler mezzo voce mon intention de descendre "à la prochaine". Mal m'en prend. D'abord retirant les mains de la barre d'appui, je m'aperçois avec horreur qu'elles sont entièrement bleues. Ce qui semble amuser le chauffeur: "tiens, c'est pas encore sec...". Mais il reprend vite son sérieux pour me demander: "Vous ne sauriez pas où se trouve l'arrêt, par hasard ?"... On vit une époque fantastique.
MÉTRO, BOULOT...
Pour aller de la gare au métro, il y a souvent quelques souterrains. A Montparnasse, une autre prouesse technologique est là pour aider le pauvre piéton harassé: le trottoir roulant à 9 km/h. Des panneaux en vantent les mérites, expliquent son fonctionnement, précisent les précautions à prendre pour ceux qui se risqueraient sur ce TGV des couloirs... Sauf qu'en 20 visites parisiennes durant les 4 derniers mois, je n'ai jamais pu le tester. Constamment en panne...
Ensuite, il faut se répérer. En bon provincial, je suis muni de mon plan. Mais un plan n'est utile que lorsqu'on sait où l'on se trouve... Or, vous n'imaginez pas le nombre d'entrées de stations de métro parisiennes qui vous disent tout sauf... leur nom ! Faîtes l'exercice !
Bien. Une fois le nom identifié (certains passants sont obligeants), reste à s'orienter. Là encore, intéressant. Il faudra d'ailleurs consacrer un article entier à la signalisation française et à sa cohérence. Par exemple: station Miromesnil. Je cherche la direction de la ligne 13. Impossible. Elle n'existe pas. Pourtant le plan la mentionne ! Je devais donner l'impression que j'étais sur le point de me jeter sous les roues d'une rame, car une brave dame s'est spontanément arrêtée pour m'aider. "La ligne 13 ? Ah, il faut suivre la direction de l'autre ligne jusqu'au quai, ne pas prendre ce métro, continuer le quai jusqu'au bout, prendre la sortie du fond, ensuite la ligne 13 est indiquée. Ben voyons. C'est vraiment stupide, un provincial...
Enfin, il faut sortir du métro et trouver son adresse de destination. Rue... "Rol-Tanguy" ?... Voyons le plan du quartier, posté après les portillons de sortie. Pas de rue Rol-Tanguy. Curieux. Me serais-je totalement fourvoyé ? Pourtant, un autre panneau à 2 m de là rappelle quelques faits historiques de la libération de Paris et affirme qu'il existe une rue Rol-Tanguy. Un passant (décidemment très sollicités ces passants - il est vrai qu'il y en a quelques-uns...) apporte enfin la lumière: "ah, ben oui, ils ont changé la rue de nom. Mais ça fait qué'ques années déjà. Oh, le métro il a pas dû changer ses plans"... L'agent de la RATP a qui j'ai suggéré cette amélioration continue n'en est pas encore revenu; aujourd'hui encore, il se demande ce que pouvait bien lui vouloir ce fou dangeruex...
LE TRAIN...
* Me voici dans une grande gare parisienne. C'est le jour où le TGV vient de battre le record du monde de vitesse (515,3 km/h, excusez du peu). Un grand écran passe en boucle les images de cet instant historique. Un mètre en dessous, un écran, beaucoup plus petit et franchement moins sophistiqué affiche... tous les trains en retard à l'arrivée. La liste est longue et les retards peuvent atteindre une heure ou plus... Et ce jour-là, pas de raison particulière. Ce contraste n'est-il pas un peu choquant ?

POUR FINIR LA SÉRIE...
* Pour finir cette série, une cerise sur le gâteau...
Dans un TER Chartres-Paris. Le train stoppe. Pas de nouvelles. Environ 30 minutes plus tard, un contrôleur passe pour indiquer qu'il y a un "accident de personne sur la voie" (en clair: encore un suicide).
Nouvel arrêt vers Saint Cyr. Environ 1h30 se passe sans informations. Des voyageurs excédés descendent pour tenter de gagner Versailles à pied. Arrivé à Versailles près de 4h après avoir quitté Chartres, je renonce à mon rendez-vous parisien manqué depuis longtemps et tente un retour stratégique. Pas d'information. Tous les trains entre Chartres et Paris semblent stoppés, juste pour la cause ci-dessus.
Avec d'autres voyageurs excédés, j'entame une discussion animée avec le Directeur de la gare. Il prétend que tout est la faute des voyageurs descendus sur la voie vers Saint Cyr. Je reconnais que ce n'est pas très malin mais leur trouve des circonstances atténuantes de par l'absence totale d'information. Il prétend que des explications détaillées ont été diffusées par haut-parleur dans le train. Nous nous regardons avec les autres voyageurs: c'est absolument faux, mais il refuse d'écouter. Une personne du groupe, devenu un peu plus "animée" est immédiatement chargée par des vigiles et leurs chiens et évacuée... Ambiance...
Enfin le Directeur nous fait remarquer que des informations sont transmises par haut-parleur dans la gare sur les trains en partance... Nous lui faisons observer qu'elles sont... inaudibles et le mettons au défi de comprendre un seul mot. Il se met au milieu du hall et revient vers nous en avouant que "effectivement, on n'entend rien". A la question: que comptez-vous faire à ce sujet ?, la réponse fuse rapide, simple, claire: "rien". Et c'est le Directeur de la gare. Imaéginez les autres...

Et plein d'autres exemples...

Dernière minute...:
La préposée ne me propose des trains pour Villefranche que via Narbonne. Au bout d'un moment, je fini par oser ma question la plus candide:
"C'est mon dernier mot, Jean-Pierre", m'a-t-elle presque dit. "Et encore, à condition que vous passiez une nuit au samedi au dimanche pour bénéficier du prix "découverte"."
"Et si je partais le dimanche et revenais le samedi, celui du samedi serait moins cher que dimanche, sans doute, car hors des jours de pointe ?
" Oui, mais vous perdez le prix "découverte".
"D'accord, mais je perds peut-être moins que je ne gagne, qu'en pensez-vous ?"
"Ca m'étonnerait, je vérifie"...."Ah oui, en effet, vous avez raison".
"Et si je passais par Toulouse au lieu de Narbonne ?"
"Non, le système ne m'indique que via Narbonne".
"Forcez-le..."
"Alors, voyons, par Toulouse, ça fait... encore 30 € de moins..."
"Et on peut savoir pourquoi vous ne me le proposiez pas ?..."
"C'est le système, je n'y peux rien..."
"..."
"Ah, tiens, j'en vois des encore moins cher - des trains de nuit".
"Et on peut savoir pourquoi vous ne me les avez pas proposés ?"
"..."
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